Enterprise Services, le « Tsunami »

25 Mai 2016 , Rédigé par UNSA HP F Publié dans #SPLIT, #ES CSC

Enterprise Services, le « Tsunami »

L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre, Margaret Whitman a annoncé hier la « divestiture » (autrement appelé « spin off » ou externalisation) des activités Enterprise Services. Cette mesure concerne toutes les activités d’Enterprise Services au niveau mondial et plus de 100 000 salariés. En complément du « spin off », Enterprise Services va fusionner (« merge ») avec CSC (Computer Science Corporation), une entreprise de 56 000 salariés au niveau mondial. L’effectif total après la fusion devrait représenter plus de 150 000 salariés au niveau mondial.


Un élément important de cette transaction concerne le fait qu’elle soit « Taxe Free ». Après la séparation HPE et HPI qui imposait à HPE de ne pas se revendre avant deux ans pour pouvoir bénéficier du « tax matters agreement » (défiscalisation de la séparation HPE et HPI), HPE remet le couvert avec Enterprise Services en appliquant une transaction financière du type « Reverse Morris Trust » permettant la défiscalisation de la séparation HPE et d’Enterprise Services.


La transaction liée au rapprochement entre CSC et HPE s’élève à $8,5M et dégagerait $1M d’économie la première année (donc synergie et PSE…). Les $8,5M se répartissant pour HPE en $4,5M d’actions, $1,5M de dividendes (que HPE recevra en « cash ») et $2,5M de dettes HPE qui seront transférés à CSC. Cette opération financière d’HPE s’ajoute à la session de sa filiale chinoise centrée sur les serveurs et le stockage (EG) pour $2,3M et le contrôle de la société MPHASIS par BLACKSTONE pour $1,1M.


Au niveau de la France, le transfert des salariés d’Enterprise Services devrait se faire sous la forme d’une session de fonds de commerce (après détourage d’une entité économique autonome !) et l’application du fameux L1224-1 (ex L122-12) du Code du travail.

Cela concerne les salariés HPEF (1 000) et les salariés HPECCF (560), soit au total plus de 1 500 salariés français sur un effectif total de 3 350 salariés (46%).Cela concerne donc près de la moitié des salariés HPE (une personne sur deux d’impactée) qui seront transférés en mars 2017 dans cette nouvelle société. CSC en France représente 2 000 salariés.



Il n’est pas besoin d’être grand devin pour savoir que ce type de projet ne se prépare pas sur un coin de table et ne date pas d’hier. HPE et CSC s’y préparent depuis des mois et les restructurations de part et d’autre se sont faites dans cette perspective. Il est d’ailleurs à noter que le détourage d’OTS et d’UNIFY ne correspond plus aux finalités initiales présentées (le modèle sur 3 ans d’OTS n’est plus conforme au projet présenté, le détourage des fonctions UNIFY correspond-il au nouveau projet ?).


Ce projet « Tsunami » a des impacts énormes sur le devenir de 46% des salariés de l’entreprise HPE. Il touche les orientations stratégiques, la situation économique et financière, la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi de l’entreprise… L’UNSA considère que ce projet est très mauvais pour les salariés et qu’il correspond à un « dépeçage » de l’entreprise HPE. Après la session d’HPI et la stratégie de « revente par appartement » initié par Margaret Whitman, il fait porter de nombreux risques aux salariés. Le One HP est donc bien mort et nous avons un nouveau cadavre dans le garage.


Ce projet est par contre très bon pour les actionnaires (hier +11% pour HPE et +23% pour CSC) et le top management ne manquera pas de nous faire croire qu’il s’agit d’une « tremendous opportunity » pour les salariés.


L’UNSA considère que ce projet est socialement détestable pour les salariés. Nous sommes tous concernés par ce genre d’externalisation dans le présent ou dans un futur proche. Ce projet est deux fois plus important que celui d’HPI (900 salariés) et vraisemblablement deux fois plus néfaste pour les salariés. En tant que « pure-player » des services, CSC rachète Enterprise Services et aura pour ambition de mener à bien les restructurations « nécessaires » !


Malgré toutes les questions qui restent encore sans réponse, l’UNSA appelle à la mobilisation des salariés et agira pour l’initialisation d’une intersyndicale et la défense de nos intérêts à tous.


Rencontrons-nous si vous souhaitez de plus amples informations. UNSa simplement humain.

Partager cet article